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"Quoi, le sexe des Anges ?"
"Quoi, le sexe des Anges ?"
"Quoi, le sexe des Anges ?"
  • "Quoi, le sexe des Anges ?" est mon premier livre, sorti l'été 2011 aux éditions Persée à Paris. (ISBN 978-2-35216-946-8 pour le commander chez votre libraire, ou me le demander ici.) Je voudrais, ici, ouvrir un dialogue avec mes lecteurs. A bientôt ?
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22 novembre 2011

"Quoi, le sexe des Anges ?" (chapitre 1)

Chapitre 1 - Gabriel


- Quoi, le sexe des Anges ?

Saint Pierre et l’Archange Gabriel discutent à la porte du Paradis… 

Et c’est l’Ange qui s’est tourné vers le Saint pour cette question :

- Quoi, le sexe des Anges ?

- Eh bien oui, mon cher Gabriel, répond le Gardien du Royaume, on m’avait toujours dit que les Anges étaient asexués ; or, je viens d’apprendre, à mon âge, vous vous rendez compte ?... En âge terrestre, ça ferait, combien donc ? Plus de deux mille ans, je crois !... C’est à peine croyable… Je viens donc d’apprendre que certains Anges étaient… filles ou garçons ?

- En fait, oui, Saint Pierre, on peut dire ça : mais il faut savoir qu’avant d’être devenus des Anges, ils étaient des enfants : ce sont tous les enfants décédés à la naissance, ou en très bas âge, soit avant deux ans, tels les enfants du massacre d’Hérode, par exemple, qui deviennent des Chérubins.

- Ah bon ? Et il a fallu tout ce temps pour que j’apprenne ça ! C’est un comble, non ?

- Mais non, grand Saint Pierre, répond l’Archange en souriant, il est connu que vous…

- Que je quoi ?... s’insurge Saint Pierre qui a toujours peur qu’on lui reparle de son triple reniement. Qu’allez-vous encore m’annoncer ? C’est vrai que vous êtes un spécialiste des annonces, non ? ajoute-t-il avec un sourire en coin.



C’est au tour de l’Ange de regarder Saint Pierre par en dessous, se demandant si le grand saint se moque ou pas…

- Voyons, Saint Pierre, vous ne vous moquez pas, au moins ?

- Moi ? Mais pas du tout, mon bon Gabriel ! Croyez-vous que j’oserais seulement me moquez de vous ou du Saint Mystère de l’Annonciation, par exemple ?

- Je ne crois pas, en effet… répond l’Archange quand même un peu soupçonneux en constatant que l’air espiègle de Saint Pierre persiste.

- Mais non, mais non… assure ce dernier. Mais dites moi, mon bon Gabriel, comment se fait-il que je n’ai jamais su que certains Anges pouvaient avoir un sexe, finalement ?

- Mais je ne sais pas moi, mon bon Saint Pierre… En fait, je suis aussi étonné que vous que cela ait pu vous échapper aussi longtemps ! ajoute Gabriel finement… Regardez les peintres flamands, tels Rubens ou van Eyck, par exemple, ou même un Raphaël, synonyme de mon confrère, ils ont peints des tas d’angelots dont le sexe mâle est très visible : eux avaient compris dès longtemps que les Anges étaient sexués pour certains.

- Mon Dieu ! Je n’y comprends plus rien…



A cet instant, on entend une voix, grave et chaude, comme venant de nulle part… et de partout à la fois, emplissant l’espace : 

- Tu m’as appelé, Pierre ?

- Euh, non, Seigneur… pas vraiment ! Mais c’est vrai que j’ai évoqué votre nom !



Jésus Lui-même se matérialise alors aux côtés des deux compagnons et prend part à la conversation :

- Qu’est-ce qui te trouble, mon cher Pierre ?

- Eh bien, Seigneur, à vrai dire, je ne comprends pas très bien la différence entre les Anges d’avant les hommes, si je puis dire,… et les Anges sexués dont me parle ce bon Gabriel. N’y a-t-il pas là une sorte… d’injustice ? En fait impossible ici ?

- Tu l’as dit, mon bon Pierre : l’injustice est impossible ici. Mon Père ne la permettrait pas !

- Alors, Seigneur ?

- Eh bien, dans ta grande sagesse, Pierre… Si si , ne proteste pas ! sourit Jésus qui connaît si bien Pierre. Tu as « mis le doigt dessus », comme on disait en bas, en parlant d’Anges « avant les Hommes », et ceux venus depuis…

- Eh bien ?

- Eh bien, la différence est là, justement : comme t’a dit Gabriel, les Anges « venus des Hommes », si je puis dire, c’est-à-dire ceux qui ont été ou auraient du être des hommes s’ils étaient nés et avaient vécu sur terre, mon Père, dans Sa Grande Bonté, a voulu leur donner une existence spéciale et spécifique ici au Paradis. Ainsi, ils vivent autre chose que toi ou tes frères, mais aussi autre chose que les premiers Anges qui, eux, sont effectivement asexués et immuables. Comprends-tu, Pierre ?

- Oui, Seigneur : j’ai toujours compris vos paraboles, que vous disiez toujours si joliment…

- Merci Pierre… Mais je sens que tu as encore des questions ?

- En fait oui, Seigneur : comment ai-je pu ignorer cet état de choses pendant deux mille ans terrestres… même si, ici, le temps est en quelque sorte… arrêté, et ne passe pas comme en bas ?



Jésus regarde Gabriel, et ils éclatent d’un rire cristallin et agréable. Ce rire attire bientôt d’autres Anges, mais aussi d’autres Saints ou personnages ; ainsi, si Saint Valentin est présent maintenant, il est accompagné de Vénus et Eros, avec qui il se promenait… un peu comme un couple avec son enfant !

- Mais mon bon Pierre, c’est sans doute que les devoirs de ta charge t’absorbent un peu trop ! Vois, tout le monde ici a l’air de savoir… Demande donc à Eros qui il est ?

- Moi ? demande l’interpellé, mais je suis en fait le fils qu’aurait dû avoir Abel, le fils d’Adam et Eve…

- Quoi ? dit Saint Pierre éberlué. Alors, il y a aussi ceux « qui auraient dû être » ? Mais ça devient terriblement compliqué !



Tout le petit groupe rit à présent de l’étonnement du bon Saint Pierre, ce qui fâche quelque peu ce dernier qui a horreur qu’on se moque de lui.

- Enfin, quoi, Seigneur ! Vous permettez que l’on se moque de moi, à présent ?

- Mais non, mais non, mon bon Pierre… rit encore Jésus. Tu devrais te détendre et rire avec nous, je t’assure. Tout cela n’est pas très important, admets-le !



Pierre, voyant que tout le monde rit de bon cœur, en effet, se déride enfin et se joint aux rieurs.

- Eh bien, Seigneur, on peut dire que vous m’avez encore bien eu !... dit-il à Jésus.

- N’est-ce pas mon bon Pierre ? Et il y a encore bien des choses que tu dois découvrir, je t’assure…

- Par exemple ? s’inquiète le Gardien du Royaume.

- Eh bien, si tu laissais un peu tes Clés de côté…

- Oh, Seigneur ! fait Pierre presque indigné.

- …tu saurais, achève Jésus, que ces mêmes Anges, qui « se rattrapent » en quelque sorte d’un manque de vécu, peuvent aussi se servir de ce sexe qu’ils n’ont pas eu la chance de découvrir en bas !

- Oh non Seigneur, pas ici tout de même ! fait Pierre scandalisé.

- Mais non bien sûr, pas ici : ils retournent sur terre… Mais je laisse Gabriel te raconter tout ça, car il avait bien commencé, et c’est plus dans ses cordes que dans les miennes d’annoncer des choses nouvelles ! fait encore Jésus en adressant un clin d’œil à l’Archange Gabriel.

- Mais non, Seigneur : la Bonne Nouvelle, c’est vous ! proteste Pierre un peu choqué par ce qui se passe.

- Allons, mon bon Pierre, fais-moi donc confiance, une fois de plus, et écoute bien Gabriel… dit encore Jésus en s’éloignant avec sa « cour », à savoir Sa Mère, Marie, quelques disciples qui les avaient rejoints et quelques Saints attirés par tout ce bruit.



Saint Pierre s’assit alors sur un beau et confortable rocher doré, très moelleux comme ils le sont en Paradis, et se mit à l’écoute de l’Archange qui avait à présent mission de l’instruire…

 

Depuis la parution de mon livre, dont vous lisez ci-avant le premier chapitre, j'ai eu diverses critiques d'amis et connaissances qui l'ont lu.
Ces critiques vont dans des sens divers, et généralement il plaît ou pas : je pense que cela résulte du fait que oui ou non on peut le lire au "second degré"...
J'entends par là qu'il faut l'aborder comme une farce, et non comme des croyances que j'aurais. Je suis en effet conscient, étant moi-même catholique pratiquant, que mon livre peut apporter de l'eau au moulin des dénigreurs du Vatican et de la religion en général : ce n'était pas le but !

J'ai, en fait, voulu écrire une fable, un peu comme La Fontaine, mais en prose, qui consistait à montrer les excès de notre société d'un certain point de vue : celui du sexe, on l'aura deviné ! Tout semble régi, dans notre société actuelle, autour de cela, comme s'il n'y avait rien d'autre d'intéressant dans la vie. En en faisant une farce, vue d'une certaine "hauteur" (le Paradis, pas moins...), je pensais pouvoir traiter le sujet d'une manière plus légère, "trop" pour certains qui l'ont lu.

D'autres, par contre, me disent s'être amusés du début à la fin, et c'était là mon but premier. Dommage que ce ne soit pas le cas de tous.
J'essayerai de faire mieux une prochaine fois !

A vous lire si vous avez des commentaires sur le sujet ?

Amitiés de Léo à tous.


Exposition Lippi : Annonciation avec Saint Julien

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Commentaires
L
Merci JB, c'est gentil. J'ai constaté également avec d'autres "prises" sur OB qu'il n'accepte pas que l'on copie les photos : je dois chaque fois les copier sur mon ordi, mais c'est pas grave.<br /> Je me suis abonné à tes publications, que je trouve superbes. Merci de ton commentaire.<br /> Bonne journée ! Léo
Répondre
J
Bonsoir Léo... je suis revenue voir ton blog... Oui c'est vrai que des peintres ont mis un sexe mâle aux angelots... Pas inintéressant ton écrit sur la chose... Voilà mon cliché ange à retrouvé sa place je vois ! Encore un tit bug d'OB ! Bon blog Léo... Amitiés JB
Répondre
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