Est-ce que la lampe vient pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ?
« Est-ce que la lampe vient pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ? »
Evangile de Jésus-Christ selon Saint Marc, chapitre 4, verset 21
Après le tunnel, on a parfois du mal à se dire que nous atteindrons la lumière. Non pas celle de l’expérience de la mort imminente, mais bien plutôt celle des épreuves et déconvenues de l’existence, au terme desquelles le chant de l’alléluia de Pâques semble encore très éloigné : on a fait le mal qu’on aurait tant voulu éviter, et puis on a si souvent évité de faire le bien qu’on aurait pourtant dû promouvoir. Cela dit, il n’y a pas que les désillusions sur soi, il y aussi celles sur les autres pour qui on aurait souhaité le meilleur : par exemple, qu’ils rencontrent Jésus, ou simplement, que leur vie soit heureuse et, de multiples manières, féconde autour d’eux.
Le gros écueil à éviter est de toujours reporter la vie meilleure à plus tard, comme si, ici-bas, nous n’avions accès qu’à des succédanés ! Les arrhes de la vie en Dieu peuvent s’incarner et se partager dès maintenant, comme l’expérience vive de l’amitié ou du banquet eucharistique auquel l’Ami divin nous invite. Nous ne saurions être la « bof-génération » chrétienne ! Le jour du jugement, Dieu pourrait nous demander : « avant de mourir, avez-vous été des vivants dans la vie que je vous avais confiée ? ». Un frère dominicain me disait un jour : « Tu sais, il suffit d’une toute petite lumière dans une pièce obscure pour commencer à repousser l’obscurité ». J’ajouterais : il suffit de faire naître un premier sourire sur un visage enténébré, pour que l’amorce de la transfiguration de mon frère, heureusement, se dessine.
Source : "Retraite dans la ville" = http://www.retraitedanslaville.org/date___2012-03-10/autoPlay___on